A l'heure où le président de la République française incite la très classique Princesse de Clèves à aller s'épancher hors du territoire national, jugeant inutile la perte de temps qu'engagerait une telle lecture, balayant d'une phrase populiste les bonheurs de la lecture, que peuvent dire des enseignants de littérature à leurs étudiants? Lisez! Ce n'est pas une injection mais une invitation. C'est en forgeant qu'on devient forgeron, c'est en lisant qu'on devient "liseron". "Liseron", un néologisme, une invention lexicale, une légèreté lexicale en ces temps de froidure, en ce mois de février où souffle, pourtant et enfin, un vent de liberté. Lisez! Prenez le temps de vous inscrire dans une bibliothèque. Pensez qu'un livre ne coûte parfois pas plus cher qu'un paquet de cigarettes. Osez aller dans les librairies. Libre livre. Je vous ai communiqué le programme du cours de Romanesque. Il se veut une introduction aux littératures francophones pour les L1. Je ne résiste pas au plaisir de vous communiquer un autre titre de libre livre: Chaïm Potok, "Je m'appelle Asher Lev", 10/18 (traduit de l'anglais). A lire, sans modération! L'histoire d'un peintre en rupture avec les siens. L'histoire d'un jeune garçon en équilibre fragile entre la tradition religieuse - l'interdit de la représentation- et son irrésistible besoin de peindre hors des sentiers de cette même tradition.
"Je repensais maintenant à ma mère et je commençais à comprendre ce qu'elle avait ressenti pendant ces années d'angoisse. Prise entre deux conceptions du monde, tout en devant lutter contre ses propres craintes et ses souvenirs, se rapprochant tantôt de moi, elle avait préservé nos deux univers." (extrait du texte)
Lisons, partageons nos lectures, c'est une lutte silencieuse...
Véronique Bonnet, maître de conférences en littératures française et francophones.
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